Que ressent le coureur dans la foule d'un col ? quand il abandonne sur chute ? quand il se fait doubler sur la ligne ? françois-guillaume lorrain nous fait entrer dans les têtes de ces coureurs du tour et autres classiques, avec poésie et finesse. « cette crasse leur a façonné un masque de noblesse. ils y ont gagné une étoffe, celle des héros, aussi grossière soit-elle. héros méconnaissables, invisibilisés, anonymes, qui se ressemblent tous. » « si le peloton était un instrument de musique, il serait un accordéon. comme lui, il fait des vagues. comme lui, il oscille par les multiples conduits de ses anches, qui sont ces vélos engagés à touche-touche. » « tout le monde est frais, les jambes sont de feu. le peloton est une fourmilière, bourrée de coups de pied. il y aura une échappée, c'est certain, une seule, qui va durer, alors, on s'en voudrait de la louper. chaque jour, c'est la même histoire, la même (re)création du monde. » que se passe-t-il donc dans la tête des coureurs durant une course ? quels sont leurs pensées, leurs craintes, leurs désirs ? que ressent-ils ? quels sentiments les traversent ? françois-guillaume lorrain nous restitue ce univers intérieur avec toute la qualité d'écriture qu'on lui connait. « devant, on lutte pour une place au paradis, derrière, on se bat pour ne pas plonger en enfer. »