Dès la fin du moyen âge, des dissections anatomiques commencèrent à être pratiquées, en europe, sur des cadavres humains. à partir de la rennaissance, l'ouverture de corps morts à des fins d'enseignement et de recherche se généralisa, et prit un extraordinaire essor qui s'est prolongé jusqu'au début du xixe siècle. l'occident moderne a vu s'instaurer, à travers l'anatomie, un regard spécifique, fondé sur la fragmentation, la mise en pièces du corps, soumis également à une véritable colonisation: on en a dressé les cartes, on a établi une nomenclature, on a découvert des régions, des parcelles dans une chair que l'on explorait en la découpant. en tant que dispositif de connaissance, l'anatomie a façonné son objet. ce fut l'invention d'un corps: segmenté, architectural, mécanique. or à la base du travail des anatomistes on retrouve un paradoxe majeur: ils s'attaquaient à des corps morts, alors qu'il s'agissait de comprendre le vivant. le cadavre, source d'effroi et de répulsion, dicta aussi ses règles et posa ses limites au savoir qui en fit sa matière première. au croisement de la médecine, de l'esthétique, de la religion, des discours les plus variés et des cadres mêmes de la pensée s'est constituée, en occident, une «civilisation de l'anatomie». ce livre en propose un parcours, afin de tracer les contours des principaux traits de la construction historique d'un corps et d'une sensibilité qui, à plusieurs égards, sont encore les nôtres aujourd'hui. r. m.
Disponible sous 3/4 jours
EAN
9782020540995
Éditeur
SEUIL
Collection
L''univers historique
Date de parution
12/09/2003
Format
23 mm x 205 mm x 140 mm
Nombre de pages
352
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