Il a appris la vie à la dure, son passé brûlerait les doigts de n’importe qui. entre sa mère qui finit ses jours en taule, et ces saletés de guerres qui lui ont balancé au visage toute l’insoutenable dureté de l’être, le retour à la normale est impossible. il fait partie de ceux qui portent en eux la malédiction de leurs origines. mais loin d’abandonner, il s’est toujours battu pour préserver ce petit noyau de fierté qui palpite en lui. peu importe ce que cela coûte, les jobs de merde et les femmes aimantes, il doit défendre cet infime fragment d’indépendance. et c’est l’écriture qui surgit, c’est elle qui sauve, absout et répare. lui, c’est jarl carlson, c’est aussi fred exley, martin eden et holden caulfield, c’est un de ces damnés de la terre pour qui la littérature compte plus que tout. après un jardin de sable et tattoo, voici comprendre sa douleur, l’œuvre testament publiée posthume, le final en apothéose de la trilogie autobiographique de ce géant des lettres américaines, earl thompson (1931-1978).